Définition de SOLENNEL, ELLE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : so-la-nèl, nè-l' ; quelques personnes prononcent so-lan-nèl, par a nasalisé ; prononciation des gens

DÉFINITIONS

1
Célébré chaque année avec des cérémonies publiques et extraordinaires de religion. Sacrifice solennel. Pâques, la Pentecôte, etc. sont des fêtes solennelles. Messe solennelle.
Je viens, suivant l'usage antique et solennel, Célébrer avec vous la fameuse journée Où sur le mont Sina la loi nous fut donnée
Je sors, et vais me joindre à la troupe fidèle Qu'attire de ce jour la pompe solennelle
de Jean RACINE dans ib. I, 1
Voeu solennel, voeu fait en face de l'Église avec les formalités requises par les canons, par opposition à voeu simple.
2
Pompeux, accompagné de cérémonies. Il fit dans la ville une entrée solennelle. Des exercices publics et solennels.
3
Authentique, accompagné des formalités requises. Une déclaration solennelle. Un arrêt rendu en forme solennelle.
Un serment solennel par avance les lie à ce fils de David qu'on leur doit révéler
Sémantique : Terme de jurisprudence. Contrat solennel, contrat soumis à certaines formes dont l'omission emporte nullité.
Les testaments reçus par le chancelier dans l'étendue du consulat en présence du consul et de deux témoins seront réputés solennels
dans Ordonn. marine, août 1681
Sémantique : Par extension, manifeste, public, et, pour ainsi dire, revêtu de formes authentiques.
Jugez, s'il vous plaît, quelle commotion put faire dans le parlement une réponse si peu conforme aux paroles solennelles que la reine lui avait réitérées plus de dix fois
Pour faire voir un exemple solennel de la patience et de la miséricorde de Jésus-Christ
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. I, p. 153
Sulpice commence par le mépris solennel qu'il en fait [des charges]
de Esprit FLÉCHIER dans ib. I, p. 345
4
Sémantique : Familièrement. Un ton solennel, un ton emphatique.
Un homme solennel, un homme qui a habituellement un ton emphatique.
5
Nature : S. m. Sémantique : Terme de liturgie. Solennel majeur, fête moins importante que les fêtes annuelles.
Solennel mineur, fête célébrée avec moins de pompe et dont l'office n'est pas obligatoire.

REMARQUE

1
Plusieurs écrivent solemnel, solemnellement, solemnisation, solemniser, solemnité ; mais la prononciation est la même.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Aus hautes vegiles des festes solempnielx
2
XIVe s.
L'ostel de S. Pol, lequel nous avons acheté et fait edifier de nos propres deniers, en hostel solennel et de granz esbatemens
3
XVe s.
Trestout ainssi comme qui vouldroit descripre un arbre solemnel, le plus haut et notable du monde, en la loange de luy seroit parlé de la bonté, doulceur et vertu de son fruit
La superfluité [des déguisemens] ne sied pas moult à hommes solemnels, quoyque ils en usent assez en France
dans Bouciq. IV, 7
4
XVIe s.
Et estoit encore lors le prix de la victoire es jeux solennelz isthmiques la couronne d'ache
de Jacques AMYOT dans Timol. 35
Obliger par solennel serment
de Michel de MONTAIGNE dans I, 15

ÉTYMOLOGIE

1
Forme dérivée du latin solennis, sollennis, solemnis, que l'on tire de solus, entier, osque solo, sollo, et annus, année ; solennis signifiant ordinaire, habituel, qui se fait tous les ans.